Maus – Art SPIEGELMAN

Le Thème.

Transmettre l’Histoire.

Une Citation.

Anja, mâche ça. – Tu as trouvé à manger ? – Non, c’est du bois, mais mâcher, ça donne un peu l’impression de manger. 

L’histoire en quelques mots.

Art dessine les souvenirs de son père, Vladek. Celui-ci a connu les ghettos et les camps de concentration. Il en est ressorti… Vivant ?

Ce que j’en ai pensé.

Cette bande dessinée est un coup de poing.Un dessin vaut mieux que cent discours, entend-on parfois et même si Art Spiegelman écrit dans une de ses bulles : Combien de livres ont déjà été écrits sur l’Holocauste. A quoi bon? Les gens n’ont pas changé… Peut-être leur faut-il un nouvel Holocauste, plus important. Il n’en reste pas moins que ce livre-là transmet énormément de choses (et si peu à la fois).

Un tracé sans fioritures à observer, une personnification des animaux à appréhender, une construction de phrases à laquelle on s’habitue, et une fois entamée, on ne peut que plonger la tête la première dans cette sombre BD.

Il nous parle de la vie dans les Ghettos, de la tension de chaque instant, de la méfiance envers son prochain, de la trahison de ses proches et de la bonté de parfaits inconnus.

Il nous parle des conditions de vie dans les Camps, des paroles qui sont réconfortantes sur le moment mais paraissent profondément horribles a posteriori, des instants d’Espoir et de profond désespoir, des magouilles et de la chance.

Si Vladek parle de tout ça et que c’est déjà intense, Art nous transmet bien d’autres choses encore. Il ne dessine pas que les souvenirs racontés par son père, mais aussi le contexte dans lequel il le fait, les évènements de la vie quotidienne qui viennent interférer, ses propres doutes et questionnements. Il partage son vécu, la relation difficile à son père et ses traits caricaturaux qu’il retranscrit avec une sensation de honte. N’est-il pas lui-même en train de propager des idées reçues ? Ces mêmes idées qui ont servi de prétexte pour enfermer et exterminer des personnes? Art nous parle également des fantômes de sa mère, de son grand frère qu’il n’a pas connu et tant d’autres. Art SPIEGELMAN nous parle de cette culpabilité de vivre quand d’autres sont morts. Et c’est dur.

Prochaine lecture BD : MetaMaus du même dessinateur.

10 réflexions sur “Maus – Art SPIEGELMAN

  1. Excellente bande dessinée, très émouvante. Une lecture qui prend aux tripes et dont le message se trouve amplifié par cette déshumanisation des personnages qui prennent l’allure de souris. On n’a jamais fait mieux que ce procédé, comme dans les Fables de La Fontaine ou encore La Ferme des animaux de George Orwell. Je ne sais pas si les enseignants, lorsqu’ils abordent l’Holocauste, prennent cette BD comme outil pédagogique, mais je pense que c’est un document iconographique qui pourrait être intéressant à exploiter en cours.

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    • Ah et bien figure toi que je l’ai conseillé à des éducateurs de jeunes en difficulté qui, « accessoirement » se tatoue la croix gammée sur le visage sans savoir à quoi cela correspond… J’ai justement envie qu’ils soient marqués. J’ai également conseillé Primo Levi, Si c’est un homme. Je ne sais pas si le projet ira au bout…

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  2. Maus est un véritable « classique », un roman graphique bouleversant. J’ai souvenir d’une lecture très éprouvante, tant et si bien que je n’ai lu, et ne lirai sans doute, ce livre qu’une seule fois. Mais son souvenir demeure tenace. Merci pour cet article et cette analyse très juste.

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  3. J’ai adoré cette BD. Superbe ! Pudique et explicite. Une vision qui passe différemment avec les animaux remplaçant les hommes et qui permet d’apporter un éclairage différent sur l’Histoire. Vraiment il FAUT lire cette BD !

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    • Salut Iluze, je trouve les dessins dénués de traits superficiels et il faut avouer qu’ils sont plutôt sombres. À l’image de l’histoire peut-être était-ce fait exprès, j’en sais rien. J’avoue ne pas avoir creusé la théorie. En tout cas, je pense qu’on peut s’y « habituer », parce qu’il y en a certains qui retournent les idées…
      Ce qui m’a paru le plus bizarre était la formulation comme je disais, et pourtant devant la dire du texte, j’ai oublié cet aspect… (Comment ça, j’essaie de te convaincre? Point du tout! 😉 )

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